11/10/2010

LES FORUMS DE LE RÉSEAU INTERNATIONAL NO VOX

Le réseau international No Vox a organisé deux forums des Déguerpi-e-sdans tous leurs états (de la terre, de l'habitat, de l'emploi, des droits, d'Afrique et d'ailleurs) à Bamako du 17 au 19 septembre 2010 puis àOuagadougou les 24 et 25 septembre. Ces forums ont regroupés 900 et 400 personnes, militant-e-s et victimes de déguerpissements et d'expulsions et militant-e-s de 12 pays venu-e-s écouter soutenir et partager leurs expériences, échanger sur leurs pratiques de lutte, confronter leurs analyses et construire des solidarités internationales.
Suite à ces forums, les mouvements membres du réseau No Vox de 6 pays africains (Angola, Bénin, Burkina Faso, Kenya, Mali et Togo) ont décidé avec le soutien de l'ensemble du réseau qu' une Caravane des Sans partira de Ouagadougou le 26 janvier pour rejoindre le Forum Social Mondial qui aura lieu à Dakar début février 2011. Vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe les déclarations finales de ces deux forums.
Réseau No Vox
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DECLARATION FINALE DU FORUM DES DEGUERPI-E-S DANS TOUS LEURS
ETATS A BAMAKO
A la veille du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, fêté avec faste, nous, UACADDDD (Union), ACOFEK, AME, APELD, ARACEM et Collectif de Huicoma et militant-e-s de la délégation du Japon, de Turquie, du Portugal, de France et de Belgique membres du réseau international No Vox réuni-e-s du 17 au 19 septembre 2010, dans le cadre du Forum des Déguerpi-e-s dans tous leurs états (déguerpi-e-s de la terre, de l’habitat, de l’emploi, des droits d’Afrique et d’ailleurs) à Bamako, condamnons :
- Les déguerpissements des logements ou des quartiers et les destructions de maisons au profit des spéculateurs, agences immobilières, fonds d’investissement avec la complicité de la gouvernance.
- Les victimes d’expropriation de terres, les spoliations des paysans et la mise à mort de l’agriculture vivrière au profit de l’exploitation intensive des terres par les multinationales ou les états étrangers.
- Les privatisations d’entreprises et les licenciements des travailleurs par des multinationales ou les nantis.
- L’aggravation de la pauvreté et plus particulièrement celle des femmes et des enfants.
- Les expulsions des migrant-e-s et les atteintes à la liberté de circulation dont ils sont victimes.
Nous exigeons :
- L’arrêt immédiat de toutes formes de déguerpissement ;
- l’arrêt de toute répression contre celles et ceux qui revendiquent leurs droits et la garantie de toute expression démocratique ;
- L’arrêt des trafics d’influence ;
- la restitution des terres ;
- Le recasement des déguerpi-e-s ;
- Le respect des droits coutumiers ;
- Le respect de la culture vivrière et l’autosuffisance alimentaire ;
- Le démantèlement de tous les réseaux d’expropriation et la réparation des préjudices subis ;
- L’arrêt des déguerpissements des maraîchers et des marchés ;
- La restitution des terres aux jardiniers malades de la lèpre ;
- La traduction en justice de tous les responsables de déguerpissement, de spoliation et de violence ;
- l’arrêt de la privatisation de nos biens communs, de nos entreprises, et des licenciements ;
- La renationalisation et le redémarrage immédiat des activités de Huicoma ;
- L’arrêt des expulsions des migrant-e-s ;
- La régularisation de tous les sans papiers et la reconnaissance de leurs droits dans les pays d’accueil ;
- La restitution des biens des migrant-e-s expulsé-e-s ;
- La facilitation de l’obtention des visas ;
- L’application immédiate des textes ratifiés par le Mali en faveur des femmes dont la déclaration universelle des droits de la femme, et la déclaration universelle des droits de l’enfant ;
Nous nous engageons dans le cadre du réseau international No Vox à construire et consolider la solidarité internationale contre la pauvreté et pour la défense des droits des démuni-e-s.
Nous appelons l’ensemble des mouvements sociaux dans le monde à dénoncer ces situations et à soutenir toutes les formes d’actions qui seront engagés par les mouvements au Mali.
Nous réaffirmons notre ferme opposition à toutes formes de déguerpissements quelles qu’elles soient, et continuerons à lutter.
Bamako, le 19 septembre 2010
Les participant-e-s
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Déclaration Finale Du FORUM SOCIAL DES DEGUERPI-E-S de
Ouagadougou
Dans un monde dominé par les impérialistes et les néo- libéraux, les injustices sociales et les victimes du système capitaliste se comptent quotidiennement au nombre de la mouche à l’état d’un marché de charogne.
C’est pourquoi nous, sans voix regroupés au sein du réseau NO- VOX composé du MSV(Mouvement des Sans Voix),de ABHAB(Association pour le Bien être des Habitants de Balkui), de NAMANG- ZANGA, du SYNTAP (Syndicat National des Travailleurs de l’Agro Pastoral), de la CAB(Coordination des Associations de Boulmiougou), de l’ASP-DROL (Association Solidarité Pour le Droit au Logement) unis avec les victimes des boulangeries 2000 et de la baguette du Faso, des ex-travailleurs de l’usine FASO FANI ainsi que l’ensemble des militant-e-s des délégations venues de la France, de la Belgique, du Japon, du Mali, du Bénin, du Togo, du Portugal, du Canada, de l’Angola, de Turquie et du Brésil composant le réseau international NOVOX, condamnons fermement :
- la fermeture des entreprises et sociétés d’Etat telles que Faso Fani
- le déguerpissement des masses populaires de leurs logements dans les différents arrondissements de Ouagadougou tels que Boulmiougou, plus précisément dans les secteurs 16, 17, 19 et les villages de Nagrin, et de Zongo, dans l’arrondissement de Bogodogo, tels que Balkui, Tambogdin, Dagnongo, Yamtenga et la zone non lotie des secteurs 28, 29 et 30 ainsi que dans l’arrondissement de Signonghin au profit d’agences immobilières et de libéraux barbares avec la complicité des services d’Etat.
- la privatisation sauvage des sociétés d’Etat, bâties à la sueur des masses populaires licenciées.
- le licenciement arbitraire des travailleurs au sein des entreprises.
- l’accaparement des terres cultivables aux paysans des profondeurs du Burkina tels que Koumbia, Houndé, Sourou et autres au profit des multinationales (agro buisness) et l’introduction des OGM dans l’agriculture burkinabé.
- les assassinats des combattants de la liberté.
Nous exigeons par conséquent :
- l’arrêt immédiat et inconditionnel des déguerpissements de toute nature.
- la nationalisation des entreprises multinationales.
- l’arrêt des licenciements abusifs et l’application et le respect des droits des travailleur-se-s et des licencié-e-s.
- le développement de l’agriculture locale et la valorisation des produits locaux.
- le relogement inconditionnel de tous les déguerpis de l’habitat et la réinsertion des paysans dans leurs surfaces cultivables.
- L’arrêt immédiat de l’introduction des OGM au Burkina.
l’arrêt de toute forme de répression à l’endroit des masses populaires et des militant-e-s qui les soutiennent.
- L’égalité entre les hommes et les femmes.
- La libre circulation des personnes et l’arrêt des expulsions des migrant-es.
Le réseau NO-VOX international s’engage maintenant et toujours à veiller au respect des règles de la justice sociale des masses populaires et des libertés individuelles et collectives.
Nous invitons toutes les couches sociales et l’ensemble des mouvements sociaux à s’unir pour condamner fermement tous les maux qui minent les couches sociales défavorisées.
Nous réitérons notre ferme attachement au respect de la présente déclaration.
Ouagadougou le 25 septembre 2010

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