28/02/2011

AGRAVA-SE SITUAÇÃO DE DEFENSORES DE DIREITOS HUMANOS NA CÔTE D'IVOIRE

Dear All,

Please find attached an urgent call from Front Line, West African Human Rights Defenders Network (WAHRDN) and the Ivory Coast Human Rights Defenders Coalition on the situation of human rights defenders in Ivory Coast.

Please feel free to distribute amongst your networks.

Regards

ACDHRS

Banjul, The Gambia

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23 février 2011
Objet: Côte d'Ivoire – Augmentation des menaces à l'encontre des défenseurs des droits humains

Front Line, la Fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits humains, le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH) expriment leur préoccupation face à l'augmentation incessante des menaces et des actes d'intimidation à l'encontre des défenseurs des droits humains, dans le contexte de la crise politique qui s'est ouverte suite à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Au cours des trois dernières semaines seulement, au moins douze défenseurs des droits humains et journalistes ont été menacés, arrêtés ou intimidés d'une autre manière.
Le 17 février 2011, M. Nahouala Soro, Secrétaire Général Adjoint du Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) et responsable de la cellule d’investigation au sein de la même organisation, a reçu deux SMS de menace de mort, ciblant aussi sa famille. Les messages ont été envoyés via des numéros non masqués. Le premier message était libellé ainsi: « toi et traoré [Me Drissa Traoré, Président du MIDH] vous êtes des cadavres, on vous suit ». Le deuxième le menaçait dans les termes suivants: « tu es cadavre ambulant on te le redit. La mort autour de toi, soit une veuve et orphelin ou choisi d'être veuf ». Une dizaine de jours auparavant, le 6 et 7 février respectivement vers 19h et 14h, Nahouala Soro avait reçu deux appels téléphoniques anonymes d'intimidation.
M. Traore Wodjo Fini, Président du Club Union Africaine Côte d'Ivoire (Club UA CI) et Coordonnateur Général de la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique en Côte d’Ivoire (COSOPCI), a reçu des menaces de mort depuis le 14 février 2011 par téléphone, à partir de numéros anonymes. Les menaces ont fait suite à son intervention au Forum Social Mondial, qui a eu lieu du 6 au 11 février 2011 à Dakar, où il avait animé un panel et était intervenu sur la situation en Côte d'Ivoire.
Mme Véhi Honorine Toure, Présidente de Génération Femme du troisième Millénaire (GF3M), a reçu des appels téléphoniques l’accusant de dénigrer le pays à l’extérieur suite à une interview qu'elle avait donnée le 4 février 2011 à une ONG internationale travaillant pour les droits de la femme, en compagnie de Mme Mata Coulibaly, Présidente de l’ONG SOS Exclusion.
Certains média ont aussi contribué à instaurer un climat d'intimidation à l'encontre des défenseurs des droits humains. Le journal Notre Voie a publié récemment un article désignant des membres de la société civile comme des partisans politiques et les accusant de demander une intervention militaire en Côte d'Ivoire. L'article, paru le 27 janvier, cite notamment Me Geneviève Diallo, coordinatrice nationale du Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l'Espace CEDEAO (REPSFECO), Mme Salimata Porquet, coordinatrice régionale du même réseau, ainsi que Mme Edwige Sanogo dudit réseau.
Plusieurs journalistes font aussi l'objet de menaces, d'actes d'intimidation et d'arrestation. Depuis un mois, au moins trois journalistes ont été arrêtés et mis en détention, et au moins quatre ont reçu des menaces de mort.
Ces épisodes font suite à plusieurs autres qui se sont produits en décembre 2010. Après l'ouverture de la crise politique, plusieurs défenseurs des droits humains ont fait l'objet de menaces, d'actes d'intimidation et de destruction de leurs biens. Me Drissa Traoré, Président du MIDH, a reçu des menaces et son domicile aurait aussi fait l'objet de plusieurs repérages. Un autre membre du MIDH, M. Dopali Coulibaly, a été victime d'actes d'intimidation et sa voiture a été saccagée. M. Armand Behibro Kouadio, membre d'Amnesty International Côte d'Ivoire, a fait l'objet de menaces de mort de la part de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). M. Ibrahim Diaby, Secrétaire Général du Syndicat National des Transports des Marchandises et des Voyageurs de la Côte d’Ivoire (SNTMVCI), a été faussement accusé d'avoir distribué des machettes à la gare routière d'Adjamé suite à l'organisation d'une grève du secteur du transport par le SNTMVCI.
Front Line, le ROADDH et la CIDDH demande instamment aux autorités de la Côte d'Ivoire et aux responsables politiques et sécuritaires impliqués de:
1. Cesser immédiatement tout acte d'intimidation et de menace à l'encontre des défenseurs des droits humains, journalistes et membres de la société civile;
2. Prendre leurs responsabilités afin d'assurer la protection effective des défenseurs des droits humains, de leur famille et de leurs biens;
3. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains en Côte d'Ivoire, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soit en mesure d'opérer sans restrictions ni représailles.

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23 February 2011
Re: Côte d'Ivoire – Increased threats against human rights defenders

Front Line, the International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders, the West African Human Rights Defenders Network (WAHRDN) and the Ivorian Coalition of Human Rights Defenders (CIDDH) express their concern at the constant increase of threats and instances of intimidation against human rights defenders which have occurred in the context of the political crises which have followed the presidential elections of 28 November 2010. During the last three weeks, at least twelve human rights defenders and journalists have been threatened, arrested or otherwise intimidated.
On 17 February 2011, Mr Nahouala Soro, Deputy Secretary-General of the Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) and responsible for the investigation unit within the same organisation, received two SMS threatening him with death. The threats, which also targeted his family, were sent without hiding the sender's number. The first message read as follows: "you and traoré [Drissa Traoré, MIDH President] you are dead, we're following you". The second message threatened him in the following terms: "you are a dead man walking, we're telling you again. Death is around you, either a widow and an orphan or choose to be widower". About ten days earlier, on 6 and 7 February at about 7 pm and 2 pm respectively, Nahouala Soro received two anonymous telephone calls.
Mr Traore Wodjo Fini, President of the Cote d'Ivoire African Union Club (Club UA CI) and General Coordinator of the Civil Society Coalition for Peace and Democratic Development in Cote d'Ivoire (COSOPCI), received anonymous death threats by telephone since 14 February 2011. The threats followed Traore Wodjo Fini's intervention at the World Social Forum, which was held from 6 to 11 February in Dakar, where he spoke about the situation in Cote d'Ivoire.
Ms Véhi Honorine Toure, President of Génération Femme du troisième Millénaire (GF3M), received telephone calls accusing her of denigrating the country abroad following an interview she did on 4 February for an international NGO working on women's rights, together with Ms Mata Coulibaly, President of SOS Exclusion.
Some media have also contributed to creating a climate of intimidation against human rights defenders. The newspaper Notre Voie recently published an article stigmatising human rights defenders, portraying them as members of the opposition and accusing them of invoking a military intervention in Cote d'Ivoire. The article, published on 27 January, mentioned Ms Geneviève Diallo, National Coordinator of the Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l'Espace CEDEAO (REPSFECO), Ms Salimata Porquet, Regional Coordinator of the same network, as well as Ms Edwige Sanogo, also member of the network.
Several journalists have also been subjected to threats, intimidation and arrest. In the last month, at least three journalists were arrested and detained and at least four received death threats.
These instances follow a number of other episodes that occurred in December 2010. Following the being of the political crises, several other human rights defenders were threatened, intimidated or had their properties destroyed. Mr Drissa Traoré, President of MIDH, received threats and his home was reportedly under surveillance. Another member of MIDH, Mr Dopali Coulibaly, was victim of an act of intimidation and his car was vandalised. Mr Armand Behibro Kouadio, member of Amnesty International Côte d'Ivoire, received death threats from the Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Mr Ibrahim Diaby, Secretary-General of Syndicat National des Transports des Marchandises et des Voyageurs de la Côte d’Ivoire (SNTMVCI), was falsely accused of distributing machetes at the bus station of Adjamé, following the organisation by SNTMVCI of a strike in the transport sector.
Front Line, ROADDH and CIDDH urge the authorities in Côte d'Ivoire and the political and security actors involved to:
1. Immediately cease all acts of intimidation and threats against human rights defenders, journalists and other members of civil society;
2. Accept their responsibility to ensure effective protection of human rights defenders and their families;
3. Guarantee in all circumstances that human rights defenders in Cote d'Ivoire are able to carry out their legitimate and peaceful work in defence of human rights without fear of reprisals and free of restrictions.

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